Archives de Tag: Sharon Stone

La ferme de la terreur – Wes Craven (1981)

La ferme de la terreur

Déjà, il faut savoir que j’ai du mal avec les films montrant des communautés religieuses fanatiques. Ça tient toujours du gros cliché visible à l’avance et on sait pertinemment qu’ils ne seront pas les coupables (ficelle scénaristique trop facile). Dans La ferme de la terreur, on n’y échappe pas même si les Amish sont souvent représentés comme tel (après tout, chaque cliché contient sa part de vérité). Ici, on a la version bas de gamme des Amish: les Hittites. Et faire un slasher bucolique n’est pas une si mauvaise idée en soi. Le calme apparent des paysages et des habitants disparaît à la nuit tombée pour laisser la place aux préjugés et aux peurs les plus vicieuses. Vivre dans un coin reculé permet aux assassins que personne n’entende crier les victimes. Craven le sait et utilise son univers à bon escient. Et même s’il nous livre des plans dignes du giallo (la tuerie dans la décapotable), il ne parvient pas à convaincre, la faute à des rebondissements improbables (toute la fin en somme). Si Craven s’amuse à se faire des clins d’œils (Summer of Fear passant au cinéma, le plan de la baignoire repris dans Les griffes de la nuit), il n’en reste pas moins que le film est bien en deçà de ses précédentes réalisations en terme de choc. Regardable mais très vite oubliable.

6/10

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Allan Quatermain et les mines du roi Salomon – Jack Lee Thompson (1985)

La Cannon a aussi son Indiana Jones !

La Cannon a aussi son Indiana Jones !

Fleurant le bon plan à des kilomètres en voyant la réussite de la saga de la Paramount au box-office, les moguls du groupe Cannon décidèrent de surfer sur la vague d’exotisme et d’aventure que promet le serial, en s’inspirant d’un héros né cent ans auparavant, à la toute fin du 19ème siècle. Mais la qualité n’est pas vraiment au rendez-vous, Allan Quatermain se contentant de rester dans l’ombre d’Indiana Jones, le parodiant même dans ses mimiques et sa confiance en soi. Un coup de poker qui aurait pu marcher au bluff si le génie créatif de Spielberg et Lucas ne s’était pas déjà emparé du genre et n’avait pas raflé toute l’attention du public.

Les aventuriers doivent fréquenter les mêmes magasins pour se ressembler autant...

Les aventuriers doivent fréquenter les mêmes magasins pour se ressembler autant…

Reprenant tous les ingrédients et les codes du film d’aventure en y ajoutant une touche comique (beaucoup trop omniprésente) dédramatisant les situations les plus périlleuses, le constat ne peut qu’être amer. Quatermain ne leurre personne et la pouliche qui l’accompagne non plus, simple faire-valoir à des blagues machistes ou des roucoulements de tourtereaux transis. C’est d’ailleurs amusant de voir Sharon Stone dans l’un de ses premiers grand rôles, même si elle a du s’en vouloir tant il lui aura fallu du temps avant de remonter la pente, sa collaboration tardive avec Verhoeven l’amenant sur les feux de la rampe (Total Recall puis Basic Instinct).

J'ai arrêté de compter le nombre de fois où Chamberlain lui pelote le cul après 10...

J’ai arrêté de compter le nombre de fois où Chamberlain lui pelote le cul après 10…

Plaisant pour le jeune âge, on est très loin de l’intensité de son collègue, que ça soit dans le jeu d’acteur et dans la profondeur du personnage. Même si Quatermain aura droit à une trilogie, Les mines du roi Salomon ayant attiré un public assez conséquent pour envisager une suite, elle est bien loin de faire de l’ombre à sa Némésis. Il aura plus de chance de trouver une gloire éphémère aux côtés de compagnons de fortunes et d’aventuriers déchus qu’est La ligue des gentlemen extraordinaires dont il fera partie. Une bien piètre consolation pour ce chasseur africain en quête d’aventures palpitantes.

Ah ! L'artisanat des décors et des effets spéciaux !

Ah ! L’artisanat des décors et des effets spéciaux !

Si l’humour potache n’avait pas suffit à dé-crédibiliser la force de l’action, les effets spéciaux s’en chargent à merveille. Relevant des fonds de tiroirs, les créatures et autre explosions sont indignes d’une production cherchant à rivaliser avec ce qui se fait de mieux dans le genre. Encore aujourd’hui inégalé, la saga des Indiana Jones n’a pas fini de briller et d’éblouir tous ces nababs avides d’un tel succès planétaire. C’est beau de rêver.

5,5/10

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