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Revenge (1990)

Le titre risque d’effaroucher la gente féminine alors que cette histoire s’adresse autant aux hommes qu’aux femmes.

Avant de voir Revenge, mon film préféré de Tony Scott était sans contexte True Romance. Mais la véritable romance, celle forgée dans l’amour et la souffrance, dans les rires et les larmes, c’est celle dépeinte dans ce film. Scott est un romantique derrière sa carapace de dur à cuire. Celle là même qui lui permet de créer des œuvres dotés d’une puissance visuelle rare (le plan final montre qu’il a un œil averti) et qui, parfois, rapproche son travail de celui de son frère (toutes proportions gardées).

La naissance de l’attirance entre Cochran et la femme de Mendez est d’une beauté véritable.

Battu comme plâtre lors de sa sortie, Revenge est un film sous-estimé et incompris qui trouve son public bien plus tard. Le réalisateur, accusé de livrer une œuvre sans aucunes saveurs, se voit bouder par les plus grands magazines. On est en droit de se demander si les critiques qui fustigeaient le film à sa sortie dans des papiers bien éloignés de l’éloge ne remplissaient pas le cotât handicapés à la projection-test, aveugles manchots incapables de se rendre compte de la perfection d’une œuvre, jalousant secrètement le père Scott pour avoir pondu pareil joyau.

– « Moi, je m’occupe de Mendez, toi de Cyrille Giraud. »

Car j’ai rarement vu une histoire d’amour si réaliste, si passionnée et si bouleversante. D’une part, on retrouve parfaitement le début d’une alchimie entre les personnages dans les regards échangés, la prise de contact et le rapprochement des corps. D’autre part, les scènes de sexe, en plus d’être filmées de main de maître, sont excitantes et rappellent aisément notre première fois avec l’être aimé. Kevin Costner et Madeleine Stowe est le choix le plus intelligent et le couple le plus glamour que j’ai vu au cinéma. Outre la romance, l’aspect western cher à l’acteur principale est présent la moitié du métrage, oscillant entre l’étranger arrivant dans une ville inconnue et la vengeance expéditive du même étranger (oui, le titre a tout de même a un rapport à une vengeance).

En moins de cinq minutes, Scott arrive à installer une ambiance et introduire un personnage sympathique.

J’hésite tout de même à faire remonter Tony Scott dans mon estime car lorsque je vois ce qu’il nous pond à l’heure actuelle et ce qu’il nous a déjà laissé comme héritage, je sens comme une flemme non dissimulée derrière ces récents films feuilletonesques et passables. Réveille-toi, Tony !

10/10

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