Troll Hunter – André Øvredal (2010)

L'affiche est le seul élément à sauver du naufrage.

L’affiche est le seul élément à sauver du naufrage.

On m’a toujours dit de ne pas se moquer des plus petits que soi. Mais on m’a jamais rien dit sur les plus grands. Je vais donc pouvoir m’en donner à coeur joie en annonçant que ces trolls sont ridicules. Mais ça n’est pas de leurs fautes après tout. Ils sont juste animés comme ça, dans des paysages aussi déserts que le script qu’on a fourni aux acteurs. Sérieusement, on est en face d’un nanar de compétition où l’improvisation des répliques nous emporte dans un délire brumeux, dans lequel le procédé du found footage reste le seul point positif du film.

Le type était en train de pêcher pèpère au bord du lac Tyrifjord quand on est venu le chercher pour tourner 2 ou 3 scènes...

Le type était en train de pêcher pépère au bord du lac Tyrifjord quand on est venu le chercher pour tourner 2 ou 3 scènes…

Et encore, lorsque ma vie est en jeu, je ne perd pas mon temps à filmer ce qui me suit ou à tenter d’accoucher d’un truc classieux en mode vision nocturne. Non, je me carapate vite fait en prenant mes jambes à mon cou, surtout quand la bestiole fait la taille d’un sapin millénaire. On ne s’affectionne jamais des étudiants tellement leurs actes sont aussi imprévisibles qu’immatures. Tout ce qu’on espère, c’est que les trolls s’en servent comme cure-dents tellement ils nous font chier à tenter de nous faire gerber par des mouvements de caméra aussi brutaux qu’inutiles. Leur personnalités aventureuses mais insipides me donnait envie de leur cracher dessus à chacune de leurs interventions.

Le found footage montre vite ses limites quand la moitié de ce qui t'es montré ne sert à rien...

Le found footage montre vite ses limites quand la moitié de ce qui t’es montré ne sert à rien…

Mais le pire n’est pas les jeunes corniauds qui, à chaque reprise, retournent à l’abattoir dans l’espoir de pouvoir s’assurer avec certitude la véracité de l’expression « avoir une haleine de troll ». Le pire, c’est cet espèce de plouc des fjords qui essaient de nous faire croire à l’existence des trolls. La seule chose qui nous fera croire à ses inepties sera de voir la bestiole en chair et en os. Rien de tout ce qu’il nous dira ne sèmera le doute chez nous jusqu’à ce moment précis. On a vraiment l’impression d’avoir à faire à un doux dingue, qui déblatère sur l’utilité des lignes à haute tension pour retenir les trolls dans leur territoire. Son pote de l’état en tient une sacrée couche aussi (il faut le voir leurrer les journalistes avec des fausses empreintes d’ours, c’est hilarant).

Mes films de vacances sont beaux aussi. Je les sors pas en salles pour autant.

Mes films de vacances sont beaux aussi. Je les sors pas en salles pour autant…

Aucune sensation de terreur face au gigantisme des monstres, aucune empathie envers la mort de leur cameraman (les personnages aussi s’en foutent, ça nous fait un point en commun), aucune vision personnelle de la mythologie. Rien ne donne envie si ce n’est admirer la qualité des CGI employés pour animer les bébêtes. Là dessus, j’ai pas grand chose à dire si ce n’est que c’est plutôt réussi, même si certaines espèces se tapent une tronche de cake pas possible (ceux de la mine, on dirait Depardieu avec des poils sur le visage). On aperçoit 50 fois le même décor en fond, preuve qu’ils tournent en rond et qu’ils cherchaient après le scénario qu’il avaient perdus dans la forêt ou ailleurs.

C'est sans doute le vent qui a fait ça...

 » – C’est sans doute le vent qui a fait ça… »

On dirait sincèrement qu’on assiste à un long métrage réalisé par l’équipe du Groland. Un « documenteur » à l’arrache, où l’humour qui se dégage de certaines situations tombe à plat lorsque l’on se rend compte que tout ce qui se dit est fait avec le plus grand sérieux du monde. Je déteste mettre des sales notes mais celui là ne mérite même pas de dépasser la moyenne de la moyenne.

2,5/10

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